DÉCLARATION USAP CGT
Conseil de surveillance de
l’APHP du 12 décembre 2013
Le point 9 de ce conseil concerne l’état d’avancement du projet Hôtel Dieu.
Sur ce point l’USAP CGT
rappelle son opposition au sort fait à cet hôpital, littéralement sacrifié et
vidé de son activité de soins au service de la population, avec un assèchement
et détournement de ses moyens pour justifier sa destruction. L’objectif
indirect est aussi à terme, de réaliser ce qui n’est rien d’autre qu’une
opération immobilière et la réalisation d’économies au détriment de nos
missions de soins pour la population.
Quand on examine les
indicateurs et les marges budgétaires présentés à l’ordre du jour, les
contraintes financières imposées années après années par les gouvernements
successifs, l’ARS et le ministère à l’encontre de l’institution, on constate une
logique qui implique la réduction constante de la voilure APHP et de ses
effectifs dont fait partie Hôtel Dieu ,le projet Beaujon, Bichat,
Lariboisière, mais aussi A.
Chenevier etc.
Le projet de centre de
santé publique ne s’oppose pas au maintien de l’hôpital. Mais qui peut croire
que la priorité des priorités dans l’intérêt de la population soit le seul
centre de santé publique en lieu et place d’une offre de soins de proximité au
cœur de Paris pour 9 arrondissements, 800.000 usagers ,100.000 touristes, avec
ses 46.000 passages d’urgences médicales, 45.000 urgences médico judiciaires,
30.000 urgences Ophtalmiques par an etc.
Ce n’est surement pas ce plan
qui va améliorer l’offre de soins en secteur 1 sur Paris, bien au contraire. Les
représentants des médecins des centres de santé ont été très sévères avec celui
« d’hôpital debout » qu’ils
dénoncent par le mot « consultodrome »
D’ailleurs le projet que
propose Anne Hidalgo pour Paris (pour la citer) c’est l’ouverture de
centre de santé, au cœur des quartiers mais pas en lieu et place des hôpitaux.
Ce qu’elle priorise c’est la
réponse aux besoins d’hospitalisation autour de ces patients qui viendront dans
les centres de santé, pour avoir des lits les accueillant dans de bonnes
conditions dans des hôpitaux de proximité.
Et c’est justement ce que
revendique l’USAP CGT pour le maintien des services et des lits restants sur
Hôtel Dieu ainsi qu’un véritable service d’accueil d’urgences avec les moyens
nécessaires.
En matière
d’hospitalisation dans le CRPP présenté aujourd’hui, l’activité hospitalière de
2013, pointe pour septembre + 9810 passages pour les urgences alors
qu’il est observé parallèlement une baisse d’activité des urgences adultes (2103
séjours de moins !) ce qui doit
signifier que l’APHP continue de transférer ses patients hors AP et région, et ne remplit plus ses missions
de soins (par diminution de ses lits entre autre.)
Il faut que Hôtel Dieu reste
un site d’urgence de plein droit, y remettre les moyens qui y ont été
volontairement supprimés , avec ensuite le retour des transports sanitaires
détournés pour assécher l’activité .
Par ailleurs les malades
qui arrivent couchés ont par logique plus de chance d’être hospitalisés que
ceux qui arrivent à pied.
Concernant les urgences,
alors que nous sommes dans une période d’activité normale, malgré la charte des
lits d’avals et les efforts qui ont été faits dans toute l’institution pour
fluidiser les flux, tous les sites sont en surcharge et nous sommes au
quotidien sur les grands sites en flux tendus avec des déchoquages dans les
couloirs (HEGP, Lariboisière, Tenon,
Bichat, St Antoine, St Louis, PSP etc. ) 10 patients supplémentaires quotidiens
suffiraient à faire exploser la
situation !
Dans le cas d’une épidémie
de grippe, nous allons être en situation de déclencher à nouveau un plan blanc
Des accidents ont déjà eut
lieu à Cochin avec des décès par défaut de l’organisation.
Nous gardons notre devoir
de réserve pour le moment, mais dans le cadre de sursaturation et de plan
blanc, nous n’hésiterons pas à communiquer sur les responsabilités de ceux qui
aujourd’hui encore, sont dans le déni de la situation et persistent sur la défense
de leurs intérêts particuliers, très loin de l’intérêt général.
Les transferts des services (22) violents et accélérés, en moins de deux
ans ne sont pas sans conséquences sur l’offre de soins aux patients ainsi que
les conditions de travails et de vie des personnels sommés de se soumettre à la
mobilité forcée ou de s’en aller.
Un certain nombre d’entre
eux n’ont pas de postes : des AS de nuit en 10 H de médecine interne sont « sur
le carreau », car dans le transfert précipité il à été prévu une diminution
des postes d’AS !!! (Ex : 2 IDE au lieu de 1 AS ,1 IDE)
Nous nous interrogeons sur
la réouverture des lits portes quand parallèlement, la direction du GH laisse partir les personnels encore en place
aux urgences et au SMUR, ne titularise pas ou CDI se pas les CDD présents, ou ne
les renouvellent que pour 3 mois.
Les promoteurs du
démantèlement d’hôtel Dieu, pour aller plus vite, ont négligés les conséquences
sur les personnels et augmentés délibérément les risques psychosociaux. Ils ont
banalisés ou supprimés l’étape obligatoire
de véritables infos consultations.
L’USAP CGT alerte la
direction générale et exige l’arrêt immédiat de la mobilité des personnels au
sein des urgences et des services restants.
Un processus de réflexion
et des efforts de concertations étant instauré, on ne peut admettre que
simultanément la destruction du site et de ses moyens soit poursuivie. Il est temps de marquer une véritable rupture
avec les pratiques antis sociales de l’ancienne direction.
L’USAP CGT avec les personnels reste mobilisée et mettra tout en œuvre pour le maintien de l’accès aux soins pour
tous à l’hôpital Hôtel Dieu, et l’APHP.
L’USAP CGT
Le jeudi 12 décembre 2013