vendredi 13 décembre 2013

DÉCLARATION CGT AU CHSCT CENTRAL DU 03 DÉCEMBRE 2013

Bienvenu,


Votre nomination nous donne un peu d’espoir quand à une éventuelle amélioration de la situation à l’APHP. 
D’abord vous y avez travaillé comme directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux. Le côté social de votre engagement nous intéresse à juste titre.
Ce que nous attendons de vous : Il faut remettre des humains dans cette maison et de l’humanité dans notre institution.
Et des humains à tous les niveaux :
                  - Des DRH (mais je laisse à SUD le soin d’en parler), mais aussi des directions locales. A ce jour certains sites n’ont plus aucune direction du tout. (cf. L Mourier) ou sous forme d’intérim.
Il faut du personnel au chevet des patients.
Il faut arrêter ce management qui sévit actuellement dans les services et les pôles :
- C’est la répression, il y a de plus en plus de conseils de discipline, de plus en plus d’accidents du travail contestés par les DRH.
Le personnel est constamment sous pression. Il ne peut pas faire un travail de qualité. Je vous rappelle que dans nos métiers de la santé, il y a une part importante de relationnel.
Les agents doublent souvent leur journée de travail. Il n’est pas rare que dans la même journée les collègues changent de service ou de pôle.  Cela entraîne une diminution de la qualité des soins par la non connaissance des patients, des locaux, de la spécialité. C’est une forme de souffrance au travail.
Les plannings changent tous les jours ; le personnel est corvéable à merci, sur tous les horaires. Plus de vie privée. On doit faire passer l’hôpital avant.
En Central, nous parlons souvent de la fidélisation du personnel mais au quotidien dans les services, dans les pôles, les CPP nous disent « Si vous n’êtes pas content, partez… » Comment s’investir, comment être motivé dans de telles conditions.

Dans un autre registre : Chaque directeur de GH fait à sa sauce sans tenir compte des directives de la Direction Générale. La situation de certains sites dans les GH est problématique, difficile du fait de l’éloignement : G Clémenceau dans le GH H Mondor, Chenevier, E Roux. Ch Richet, L Mourier dans le GH avec Bichat, Beaujon, Bretonneau. Etc...
La proximité est perdue. L’efficacité au quotidien disparait au profit de procédures qui n’en finissent pas. Sans parler du temps perdu dans les transports.

Je voudrais vous dire un mot du dialogue social qui est pratiquement inexistant, n’apporte rien. Des instances qui deviennent des chambres d’enregistrements. Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de réunions qu’il existe un vrai dialogue social.

Sur le fonctionnement des instances et notamment des CHSCT : De plus en plus de difficultés apparaissent pour que les mandatés puissent prendre leurs heures de préparation et même pour venir y siéger.  Nous sommes souvent à flux tendu dans les services et bien souvent en dessous du service minimum. Normalement le CHSCT est la seule instance ou nos heures ne peuvent pas être refusées.
Et pour terminer, je voudrais revenir sur la souffrance au travail. Et vous informer qu’il y a eu 10 suicides et 9 TS dont 7 sur le lieu de travail dans notre institution. L’augmentation de ces dernières est nouvelle et démontre que le travail n’est plus protecteur, qu’il n’est plus source d’épanouissement. Il va falloir réfléchir autour de cette problématique, dans la cellule de crise. Les mouvements géographiques (changement d’hôpitaux), les changements professionnelles (remise en cause du métier) se vivent comme de vrais drames parfois car non choisis par les agents.

Beaucoup de travail en perspective, mais cela ne nous fait pas peur. Les dossiers nous les connaissons, nous les travaillons, nous avons des idées. Nous espérons que votre feuille de route va changer par rapport à votre prédécesseur.


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